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C’est devenue LA question récurrente lors des réunions stratégiques organisées par les comités départementaux et régionaux du tourisme Français.

On a souvent entendu les acteurs institutionnels du tourisme dire, au sujet de ces leaders, « ils ne connaîtront jamais le territoire aussi bien que nous ». Puis au fil des ans, la simplicité et l’immédiateté des services offerts par ces nouvelles plateformes (Booking, Airbnb, La fourchette, etc.) force à reconsidérer la question. À tel point que Google est parfois préféré au SIT (Système d’Information Touristique) pour répondre aux questions des visiteurs dans un office de tourisme.

À l’heure où la loi pour une république numérique rend progressivement accessibles les données touristiques recueillies dans les SIT, des idées de coopération avec les leaders digitaux émergent un peu partout en France.

Se regrouper et ouvrir le dialogue

Identifiée comme une réelle opportunité pour notre entreprise, la restructuration territoriale (Loi NOTRe) a incité les nouvelles structures agrandies à repenser leur stratégie. En privilégiant les projets communs pour mutualiser les investissements et gagner en efficacité, elles disposent désormais d’un poids suffisant pour ouvrir le dialogue avec certains leaders digitaux.

La raison principale d’inclure ces leaders dans la réflexion s’explique par le constat suivant :

 « Si l’offre touristique n’est pas dé-localisable, sa valeur l’est. » 

La valorisation et la commercialisation des territoires français sont aujourd’hui fragmentées auprès d’acteurs multiples. Ce nouveau contexte n’est pas toujours profitable pour les entreprises. L’objectif du dialogue sera de récupérer une partie de cette valeur. Pour cela il faudra identifier les champs de négociations susceptibles d’intéresser les leaders digitaux et trouver de nouveaux modèles économiques

Vers de nouveaux modèles économiques

Inventer un nouveau modèle économique, profitable à tous. Telle est l’ambition des personnes que nous avons eu la chance de croiser en région Auvergne Rhône Alpes, PACA, Île de France et Bretagne.

Lancé en Bretagne, le projet eBreizh Connexion, par exemple, « vise à redéfinir un modèle économique du tourisme, ouvrant de nouvelles voies de partenariat entre les acteurs institutionnels et privés. L’ambition est d’augmenter les retombées économiques locales, d’optimiser l’effet levier des fonds publics, et de créer les conditions de captation/récupération de valeur extérieures au territoire (leaders digitaux, grands groupes industriels, etc.), et de redistribuer cette valeur aux acteurs du territoire ».

Si l’on regroupe les premières conclusions de ce projet menée avec la société Akka Digitalavec les hypothèses d’autres territoires (Ile de France avec Clever Age et PACA avec Médiacteur) on retrouve des points très intéressants :

  1.   Les leaders digitaux sont pressentis comme des partenaires incontournables.
  2.   Peu d’acteurs institutionnels n’intègrent de données issues de ces leaders.
  3.   Les acteurs institutionnels considère avoir une meilleure connaissance du terrain.
  4.   Les horaires et périodes d’ouverture, la localisation, l’e-réputation, la fréquentation et les moyens de contact sont les premières données issues des leaders susceptibles d’être réutilisées.
  5.   La diffusion de données institutionnelles par des leaders en cartographie (Michelin, Mappy, Maps, etc.) est souvent retenue comme prioritaire.

Et d’une manière générale, tous s’accorde sur le fait que :

« La coopération avec les leaders digitaux doit être pensée de manière éthique et à garantir des relations équilibrées et profitables avec les acteurs locaux » 

Ce qui est sûr c’est que tous ces projets de coopération vont impliquer des transformations des systèmes d’informations

Google my business, votre nouveau responsable de l’information !

Le plus fort en matière de collecte d’information reste Google avec une double stratégie :

  •   Mobiliser les propriétaires d’entreprises sur la saisie d’information sur Google My Business.
  •   Capitaliser sur les données des visiteurs en itinérance de manière directe et indirecte.

La première approche consiste à former gratuitement les pros du tourisme afin qu’ils développent leurs activités sur internet et augmentent leurs compétences numériques. Intitulé « Google pour les pros » cette formation est accessible en ligne mais aussi dispensée gratuitement par des coaches Google. On remarque en France que ce sont principalement les CCI qui organisent et accueillent régulièrement ces événements (liste des prochaines formations).

Ensuite chaque entreprise recensée dans Google my business est régulièrement sollicitée afin d’actualiser ses informations ou en publier de nouvelles :

 

La deuxième approche consiste à solliciter les utilisateurs équipés de smartphones Android en questionnant les visiteurs en fonction de leur géolocalisation. Ici se sont les critères, équipements et avis qui sont recueilli auprès des utilisateurs.

Il y a bien évidement beaucoup d’autres sources de données exploitées par Google pour identifier les entreprises touristiques françaises. Mais ces deux exemples donnent déjà une bonne idée de ce dont dispose Google uniquement grâce à la bonne volonté des propriétaires d’entreprises et de ces clients visiteurs de nos territoires !

Et la souveraineté numérique dans tout ça ?

Si il faut coopérer et si les données produites par les acteurs institutionnels doivent être accessibles par tous (y compris les leaders digitaux) comment tendre vers une souveraineté numérique ? Comment garantir les intérêts des entreprises touristiques Françaises ?

Cette préoccupation, au cœur du programme d’Emmanuel Macron, va certainement impliquer des actions au niveau Européen (lire notre article sur le RGDP). Puis trouver écho dans d’éventuelles renégociations de règlements internationaux, tels que le Privacy Shield Américain.

Les actuelles réflexions de coopération avec les leaders digitaux vont donc devoir respecter ces nouveaux cadres légaux.

Be smart !

“Avec notre plateforme de gestion de données touristiques Hubo nous permettons à nos clients de collecter, ordonner puis trier les données touristiques diffusées sur internet.

Les échanges d’informations avec les entreprises touristiques sont simplifiés, vos bases de données sont actualisées en temps réel.”

Damien Catala, CEO et co-fondateur de Dahub